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Portrait : Alice Feneyrols

Portrait d’Alice Feneyrols, 5e dan UFA (Puteaux Aïkido)

Pouvez-vous vous présenter ?

Je pratique l’Aïkido depuis 1996, j’enseigne depuis une vingtaine d’années et j’interviens dans le cadre d’actions de formation au sein de la FFAAA depuis une quinzaine d’années. Je suis également jury d’examen pour les grades techniques fédéraux et les diplômes d’enseignement.

Je contribue plus particulièrement dans les ligues Ile-de-France et Centre Val de Loire étant membre du CTR, j’anime des stages fédéraux et privés, en France et parfois à l’étranger.

Côté pratique sur les tatamis je m’entraîne en France et à l’étranger, en Europe comme au Japon. J’y vais régulièrement depuis bientôt une vingtaine d’années, pour pratiquer à l’Aïkikaï et suivre l’enseignement d’Inaba sensei au Shiseikan.

J’apprécie cette triple casquette, pratiquant-enseignant-formateur, où la recherche dans chacune de ces dimensions nourrit et enrichit les 2 autres.

 

Vous avez passé l’examen fédéral du 5e dan ; pourquoi vous être prêtée au jeu de l’examen ?

A l’époque où l’examen de 5e dan a commencé à prendre forme mon professeur, Pascal Durchon, était à la CSDGE. C’est sur sa recommandation que je me suis orientée vers l’examen plutôt qu’un grade sur dossier.

Cela a été beaucoup de travail de préparation, au départ ma session était prévue en 2020, j’ai envoyé mon dossier et la semaine suivante nous étions confinés … il a fallu garder motivation et détermination jusqu’à ce que l’examen soit reprogrammé en 2022.

 

Sur quelle thématique avez-vous réalisé votre mémoire ? Pourquoi ce choix ?

La thématique était sur les apports de notre discipline en termes de développement personnel. L’Aïkido m’a beaucoup apporté, par sa philosophie, sa pratique, à travers les pratiquants et enseignants rencontrés. Je voulais essayer de le retranscrire. 

Le fait que notre discipline soit non-compétitive me semble être un réel avantage car elle ainsi plus tournée vers l’inclusion, à travers les valeurs du Budo et sa philosophie. La réalité martiale n’est pas niée, elle est un outil qui permet de s’entraîner à s’y confronter afin que chacun trouve progressivement sa façon de la côtoyer en harmonie.

 

Quelle était la thématique de votre démonstration lors du premier Kagami Biraki de la FFAAA ? Comment avez-vous préparé votre démonstration ?

La démonstration effectuée pour le Kagami Biraki était axée sur les variations de rythme à travers la pratique à mains nues comme aux armes.

Emiko et Xavier m’ont accompagnée pour être mes Uke, nous avons en commun la culture de la pratique au Japon où nous avons été amenés à participer à des démonstrations, ainsi il nous a été facile de nous accorder. Nous nous connaissons depuis plusieurs années et Xavier a été mon Uke pour l’examen. Nous avons effectué quelques sessions de répétition afin de respecter le cadre demandé pour la démonstration.

C’était une belle expérience et nous avons tous trois été très honorés de pouvoir participer ainsi à ce premier Kagami Biraki.

En parallèle de l’aïkido, vous pratiquez le Shiatsu martial, pouvez-vous nous en dire un mot ?

Effectivement je me forme au Shiatsu depuis plusieurs années à l’E.S.T. où il existe un protocole de Shiatsu « martial ». C’est une forme de Shiatsu adapté aux pratiquants d’arts martiaux ou plus généralement aux sportifs après un effort, il permet un retour au calme tant physique que mental.

Le directeur (et fondateur) de l’E.S.T., Bernard Bouheret, a été formé au Shiatsu au Japon au sein d’une école traditionnelle où il y a également appris le Ju Jutsu. A la fin des entraînements les pratiquants avaient pour habitude de réaliser ce protocole de l’école entre eux.

Il s’agit d’un ensemble de mouvements permettant d’étirer, mobiliser le corps du partenaire. J’ai eu l’occasion de le présenter en école des cadres et lors de la formation 2e/3e/4e dan. La totalité du protocole dure environ une heure, c’est assez long, donc je ne présente que des parties facilement reproductibles par les participants.

 

Pouvez-vous opérer des passerelles avec la pratique de l’Aïkido ?

Lors de l’entraînement il peut arriver que l’on monte en tension vis-à-vis de certains pratiquants, que la pratique soit plus « frustre », et que cela génère du ressentiment. Le fait d’avoir un temps en fin de cours pour prendre soin de l’autre (et réciproquement) permet de favoriser la réconciliation, d’apaiser les tensions. Cela s’accorde bien avec la philosophie de l’Aïkido.

Sur un aspect plus pratique les mouvements du protocole suivent et doivent respecter l’intégrité des articulations. En Aïkido on apprend, notamment à travers de clés (Sankyo, Shiho Nage, etc.), comment mobiliser le corps humain, ce qui nous sensibilise plus à la façon dont il fonctionne.

Enfin l’ensemble des manœuvres doit se réaliser en étant relâché comme en Aïkido et en utilisant son centre de gravité plutôt que sa force physique. Cela permet de doser l’intensité des pressions et de mobiliser le partenaire, quels que soient les gabarits du donneur et du receveur.

Vous considérez-vous comme une professionnelle de l’Aïkido ?

L’expertise et la qualité des interventions que je réalise, que ce soit lors de cours, stages ou formation le sont. Je continue de chercher de nouveaux axes de travail que ce soit sur le plan pédagogique ou technique. J’accorde également de l’importance au fait de mettre du sens dans sa pratique afin qu’elle ne se limite pas à la qualité technique.

Je tiens à garder une part de pratique sur les tatamis en continuant d’aller en stages, pour garder le contact avec la réalité et aussi parce que j’aime pratiquer. Le fait d’avoir aussi une offre de stages fédéraux variée m’a permis de rencontrer la pluralité de la discipline assez tôt dans mon parcours, et de débuter sur le chemin de l’enseignement.

Enfin je tiens à mentionner que c’est surtout grâce aux personnes rencontrées au fil de mon parcours et enseignants qui m’ont formée que j’en suis arrivée là.

Comment vous voyez-vous dans l’avenir ?

J’espère être encore plus sereine et continuer de cheminer sur la Voie de notre art. Continuer de développer ma capacité à transmettre et à créer une émulation … et être capable d’inspirer une belle philosophie chez mes élèves.

Propos recueillis par Yéza Lucas pour la FFAAA.

Photographies prises lors du Kagami Biraki de la FFAAA en 2023.

Démonstratrice : Alice Feneyrols, 5e dan UFA
Uke : Xavier Girard, 4e dan UFA & Emiko Hattori, 4e dan UFA