PSF 2025 – Du côté des clubs

Le Projet Sportif Fédéral (PSF) définit la politique de développement des pratiques de la FFAAA et les actions prioritaires à mettre en œuvre pour la période 2024-2028, en cohérence avec les orientations du ministère des Sports.

Une enveloppe, allouée par l’ANS et gérée par la FFAAA, permet de financer des actions au niveau local (clubs, CODEP, CID, ligues) à condition qu’elles répondent à ces orientations, détaillées dans la note de cadrage 2025. En 2024, la FFAAA a bénéficié d’une enveloppe de 66 200€ réparties entre plus de 40 actions (voir l’infographie).

Alors que la campagne PSF 2025 débute, retour sur plusieurs projets financés ces deux dernières années. 

 

Faire de nos disciplines un outil d’inclusion

La thématique « ouverture des disciplines à un large tissu d’acteurs » a retenu l’attention de plusieurs structures.

Ainsi, le club Aïkido en Seine (75) a profité de la subvention qui lui a été attribuée en 2024 pour poursuivre son partenariat avec la fondation « Le Refuge » qui accueille, héberge et accompagne les jeunes LGBT+, âgés de 18 à 25 ans, rejetés par leurs parents, chassés du domicile familial, parce qu’ils sont homosexuels ou trans et/ou en questionnement identitaire. « L’idée est d’offrir la possibilité à ces jeunes d’accéder à une pratique sportive, et de favoriser leur réinsertion sociale dans un club non LGBTQ+, mais en tant qu’alliés (donc hors communauté). Ceci afin de les soutenir dans leur parcours, en les accueillant dans un cadre neutre, dans lequel la question de l’orientation sexuelle ou de genre n’est pas un sujet », explique Hélène Doué, l’enseignante du club. « Les jeunes accueillis au Refuge étant le plus souvent dans des situations de vie très précaires et instables, la proposition qui leur est faite est la suivante : un engagement dans la pratique de l’Aïkido régulier et constant, en contrepartie duquel le club leur offre une tenue d’entraînement et se charge de leur prendre la licence fédérale FFAAA. »

Ce projet est venu compléter un partenariat noué il y a plusieurs années maintenant. « Le premier contact avec la Fondation date de 2019, avec au départ des séances d’initiations qui ont rencontré un franc succès (jusqu’à 25 jeunes sur le tatami), jusqu’à pérenniser aujourd’hui la pratique de certains sur une demi-saison ou une saison (difficilement plus, du fait du roulement régulier du public accueilli sur la structure). Les retours de ces derniers : mieux-être, confiance en soi, reconstruction de repères … encouragent à poursuivre cet engagement, et à l’ouvrir plus largement à d’autres associations et structures en contact avec le public jeune adulte LGBTQ+. » Aïkido en Seine s’inscrit dans une démarche globale de lutte contre les discriminations dans le sport et une logique d’inclusivité, aux côtés notamment du club Kuroba Aïkido (75). « Ce lien nous permet de participer conjointement à divers événements sportifs et culturels, le dernier en date le plus remarquable étant les démonstrations et initiations proposées sur le parvis de l’Hôtel de Ville lors des Jeux Olympiques de Paris 2024 », rappelle Hélène Doué. 

Démonstration des clubs Aïkido en Seine et Kuroba Aïkido lors de Paris 2024, parvis de l'Hôtel de Ville (Paris), 2024
Aller à la rencontre des non-pratiquant(e)s

D’autres clubs ont cherché à faire sortir l’aïkido des murs du dojo. Le section Aïkibudo du Stade de Vanves (92) est allée au-devant des habitants de sa commune lors de « Vanves en fête », manifestation locale qui a attiré plus de 2000 visiteurs au cours d’une seule journée.

A cette occasion, le club a mis en place les ateliers « Agissez, Maîtrisez ». Ces ateliers encadrés, en accès libre, exploitent les principes Aïki pour lutter contre les violences, apprivoiser un handicap ou entretenir le bien-être mental et physique. Emmanuel Clérin, professeur de la section arts martiaux du Stade de Vanves, a pu échanger avec un public non averti lors de cette manifestation : « la remarque la plus fréquente voire systématique que l’on nous a faite, c’est l’étonnement de constater qu’on peut dériver un art martial pour en faire un outil efficace dans le traitement de sujets importants tels que le handicap ou le bien-être. J’ai surtout focalisé l’attention des participants sur leurs capacités sensorielles primaires (système somatosensoriel) par le biais des principes que l’on applique en Aïki. »

D’autres projets avaient pour ambition d’encourager la pratique féminine, toujours minoritaire dans nos disciplines. « Notre démarche est née de deux constats : d’abord, la nécessité d’intégrer davantage de femmes dans cette pratique, et ensuite, l’intérêt de proposer des arts martiaux qui puissent s’appliquer à des situations concrètes de la vie quotidienne » explique Arthur Frattini, enseignant au club Aïkido Pantin (93). La subvention obtenue dans le cadre du PSF 2024 a ainsi servi à l’organisation d’animations « hors les murs », à la rencontre des habitantes :  boutiques, places publiques, bars, comme par exemple “Chez Olympe”, bar-cabaret inclusif de Pantin. Si ces démonstrations ont permis de toucher de futures pratiquantes en direct, elles ont aussi donné lieu à des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux du club mais également des établissements partenaires, permettant ainsi d’augmenter la visibilité de l’aïkido.

 

Des projets populaires aux plus pointus

Le Stade de Vanves n’est pas en reste. Le second volet de son projet a consisté en l’organisation d’une « Nuit des Arts Martiaux » dans le cadre du relais TOP 92 (Tour Olympique et Paralympique des Hauts-de-Seine, qui réunissait une quarantaine d’événements dans tout le département.

Pour son ouverture, une délégation officielle de Paris 2024 conduite par l’un de ses ambassadeurs, Pascal Gentil (double médaillé olympique de Taekwondo) est venue présenter les Drapeaux Olympiques, Paralympiques et Paris 2024. Durant plus de 2 heures, les 400 spectateurs présents et les officiels, élus locaux, du Département, du Comité départemental handisport et sport adapté et de la FFAAA, ont pu assister à des démonstrations mêlant technique et spectacle, présentées par la section arts martiaux et les clubs vanvéens invités. Une visibilité qui bénéficie à nos disciplines, mais également concrètement aux clubs participants : « les associations vanvéennes qui ont participé à la « Nuit des Arts Martiaux » ont en effet enregistré une progression de leurs inscriptions. Pour ce qui concerne plus particulièrement l’Aïkibudo au sein de la section arts martiaux, nous avons enregistré 10 nouvelles inscriptions », précise Emmanuel Clérin.

Le projet proposé par le club d’Aïkido de Courbevoie (92) a pour but d’évaluer l’efficacité de l’Aïkido dans le cadre de la réadaptation cardiovasculaire. Il est mené par Philippe Duc, 6e dan et docteur au centre hospitalier Saint-Joseph (Paris). L’objectif principal de ce projet est d’évaluer les effets de la pratique de l’aïkido chez des patients insuffisants cardiaques, en comparaison avec un cycle de réadaptation cardiovasculaire classique. L’évaluation est réalisée en mesurant le pic de VO2, un critère clé pour mesurer les capacités physiques à l’effort.

Ce programme se déroule sous la forme d’une étude et mis en œuvre dans un centre de réadaptation cardiovasculaire à Paris, au groupe hospitalier situé dans le 14e arrondissement. Les patients, au terme de l’étude, seront encouragés à poursuivre la pratique de l’Aïkido dans des clubs proches.

Un outil de développement pour les ligues

Les subventions PSF peuvent également servir à poursuivre un projet plus ambitieux à l’échelle d’une ligue ou d’un CID. « Le PSF constitue l’un des leviers mobilisables et accessibles pour les ligues. Il faut le considérer comme un investissement et un facteur de développement de nos organisations, selon Emmanuel Ibañez, président de la ligue de la Réunion.  Cette année, la ligue a pu étoffer son projet d’Ecole Régionale d’Aïkido (voir notre article de l’an dernier). « Grâce au soutien du PSF, l’École Régionale d’Aïkido a pu se structurer et accompagner l’émergence du Pôle Jeunes, aujourd’hui devenu le Pôle Espoir, explique Emmanuel Ibañez. Ce financement a été un levier essentiel pour développer des projets ambitieux au bénéfice des techniciens et pratiquants : échange aux Pays-Bas (ERASMUS+), accompagnement des jeunes techniciens et gradés du Pôle Espoir (stages CTR, bootcamp) et renforcement de la structuration des actions de la Ligue à La Réunion. Grâce à cette dynamique, la filière formation, l’accompagnement VAE DEJEPS, le parcours grades et le Pôle Espoir gagnent en visibilité et en cohérence. Le soutien du PSF permet ainsi à l’École Régionale d’Aïkido de valoriser les compétences et de porter une vision structurée pour le développement de l’aïkido à La Réunion. » Une stratégie efficace puisque la ligue constate non seulement un intérêt croissant pour la discipline, mais aussi un engagement renforcé des clubs et des pratiquants dans les actions fédérales.

Stage de ligue CTR Jeunes, la Réunion, 16 février 2025
Lancez-vous !

On le sait, les demandes de subvention peuvent paraître complexes. « “Je conçois que la démarche puisse paraître effrayante au premier abord », reconnaît Emmanuel Clérin. « Se structurer est un enjeu majeur pour le développement d’une discipline. Il est essentiel d’identifier des objectifs clairs », ajoute Emmanuel Ibañez. « Le formulaire CERFA étant plutôt bien élaboré, il suffit de le suivre avec méthode et de mettre en œuvre un projet qui soit véritablement en rapport avec l’objectif retenu du PSF. Le demandeur doit se mettre à la place de la commission d’instruction des dossiers et se demander si son projet est bien détaillé, si cela donne envie d’être soutenu, tout en adoptant un regard extérieur et totalement novice dans nos disciplines.” Hélène Doué conseille quant à elle de concevoir un projet dont les objectifs sont en adéquation avec les valeurs de l’association. « Il sera ainsi plus facile d’en rédiger les lignes directrices et d’impliquer les adhérents dans sa conception et sa mise en œuvre. Sa concrétisation deviendra un élément fédérateur pour tous les acteurs du club ! »

Aujourd’hui, des outils sont mis à disposition des associations pour les aider dans leurs démarches (voir ci-dessous). Alors n’attendez plus !

Merci pour leurs témoignages à :

  • Emmanuel Clérin, 4e dan Aïkibudo, DESJEPS, Shihan de Daïto Ryu Aïki Budo, enseignant de la section arts martiaux du Stade de Vanves, 
  • Hélène Doué, 6e dan Aïkido, DEJEPS, DFR Normandie et coordonnatrice adjointe du CTN, enseignante du club Aïkido en Seine,
  • Philippe Duc, 6e dan Aïkido, DEJEPS, membre de la commission médicale FFAAA, enseignant à l’Aïkido club de Courbevoie
  • Arthur Frattini, 5e dan Aïkido, BE1, enseignant du club Aïkido Pantin
  • Emmanuel Ibañez, 3e dan Aïkido, président de la ligue de la Réunion

Des questions avant de vous lancer ? N’hésitez pas à vous rapprocher de l’équipe du siège fédéral : christophe.foret@aikido.com.fr

Les grandes orientations de la saison sont détaillées dans la note de cadrage PSF 2025.

 

Lien vers l’aïkiclub spécial PSF 2025 ici.